De ce fait, la France est considérée comme la « championne du monde » de la consommation de somnifères et d’anxiolytiques. Les prescriptions ont augmenté de 50 % entre 1980 et 2000. En 2015, 16,6 % des femmes et 9,7 % des hommes ont pris des benzodiazépines, mais les femmes de plus de 80 ans sont 38,3 % à en utiliser ! Or ces médicaments, au-delà de la dépendance qu’ils entrainent, peuvent aussi avoir des effets secondaires graves allant des accidents de la route au déclin cognitif en passant par les chutes et leurs conséquences. La phytothérapie offre beaucoup de solutions pour prendre en charge les différents types d’insomnies et des alternatives intéressantes aux psychotropes allopathiques.
Un bref aperçu des problèmes actuels liés à la qualité des produits à base de plantes est proposé, portant en particulier sur l’adultération des compléments alimentaires à base de plantes médicinales. Depuis des erreurs de récolte à la substitution volontaire d’une plante par une autre, voire à l’ajout dans des plantes ou leurs extraits de molécules non déclarées (naturelles ou synthétiques), différents niveaux de la chaine de valeur pouvant être responsables. Cette problématique des adultérations va plus loin que les simples fraudes ou tromperies du consommateur : elles peuvent avoir des conséquences sanitaires, des accidents étant documentés, ou encore des conséquences sociales, des sportifs étant régulièrement contrôlés positifs lors de tests antidopage en raison de la consommation de compléments alimentaires adultérés. Les exemples des rhodioles, des phényléthylamines stimulantes et des extraits de pépins de pamplemousse illustrent cette thématique.
Si la posologie journalière est généralement indiquée pour les produits de phytothérapie, le moment de la prise et la répartition sont très rarement précisés. En s’intéressant à la chronobiologie, c’est-à-dire aux variations des paramètres physiologiques de l’organisme humain en fonction du temps, il est aisé d’imaginer que l’efficacité d’une
substance végétale dépende de son heure d’administration. En choisissant une substance végétale, le resvératrol et une plante, le Griffonia simplicifolia, ce travail a permis de mettre en application les points définissant la chronothérapie et d’apporter un conseil en phytothérapie plus personnalisé, en vue d’optimiser l’efficacité du traitement.