Dysbiose et biofilms dans les infections urinaires récidivantes : place de l’Aromathérapie

L’infection urinaire (IU) qu’elle soit communautaire ou nosocomiale, est un problème majeur de santé publique aujourd’hui. En effet, plus de 50 % des femmes et environ 10 % des hommes souffrent au moins une fois dans leur vie d’une IU. De plus, elle génère un nombre de consultations médicales important et la prescription d’antibiotiques qui en découle exerce une pression de sélection sur l’écologie bactérienne en cause aboutissant à l’émergence des résistances bactériennes [1]. Malgré ces traitements, les IU récidivantes (> 2/6 mois) concernent environ 35 millions de femmes par an dans le monde. Le risque de récidive dans l’année peut atteindre 70 % [2]. Ce caractère récidivant est lié à la constitution de biofilms bactériens sur l’urothélium, favorisée par le déséquilibre du microbiote vésical [3, 4].

Les propriétés de ces biofilms pathogènes, en compétition avec le microbiote natif du tractus urinaire [5], sont à l’origine de l’inefficacité des antibiotiques et de l’augmentation des résistances microbiennes. Cette structuration en biofilm constitue un facteur de virulence majeur pour les uropathogènes [6] mais également une cible spécifique pour de nouvelles thérapeutiques autres que les antibiotiques [7]. L’éradication de ces IU récidivantes passe par une meilleure compréhension des liens entre dysbiose et biofilms.

D’autres voies thérapeutiques sont nécessaires pour des actions davantage ciblées limitant la pression de sélection des résistances bactériennes. La phytothérapie et en particulier les huiles essentielles (HE) par leurs propriétés anti-infectieuses constituent une piste à explorer. Les études récentes sur leur action sur les biofilms et sur leur influence sur les microbiotes pourraient nous permettre de mieux adapter les thérapeutiques.

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