Le cadmium un métal toxique ?
Le cadmium est un métal toxique omniprésent dans notre environnement qui peut contaminer les sols, l’eau ou encore l’air. Certaines activités humaines, comme les activités agricoles (engrais) et industrielles (métallurgies, fabrication de batteries nickel-cadmium…), peuvent augmenter sa présence dans les sols.
La principale source d’exposition au cadmium est l’alimentation. En effet, dans le sol il pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire. Les fumeurs sont également exposés au cadmium par l’inhalation de la fumée du tabac. D’autre part, en milieu industriel les professionnels sont exposés via l’air ambiant.
La toxicocinétique du cadmium explique sa dangerosité : l’absorption digestive est faible mais augmentée en cas de déficit en Zn, Fe ou Calcium ; il s’accumule dans les reins avec une ½ vie de 10 à 30 ans ! Sa toxicité repose sur une inhibition des enzymes par compétition avec le Cu et le Zn, induction de stress oxydatif, perturbation de l’ADN, ce qui peut entraîner une néphropathie tubulaire proximale, des cancers pulmonaires et prostatiques…
À quel niveau sommes-nous exposés au cadmium ?
Actuellement, certaines populations sont plus exposées que d’autres au cadmium par l’alimentation. Selon la deuxième étude portant sur l’alimentation totale infantile de l’Anses, une part des adultes et des enfants ont des expositions alimentaires dépassant la dose journalière tolérable (0,36 mg/kg/j) par ingestion en particulier pour 0,6 % des consommateurs adultes, 14 % des consommateurs enfants de 3 à 17 ans, et Jusqu’à 36 % des consommateurs enfants de moins de 3 ans !
Quelles sont les recommandations de l’Anses pour réduire l’exposition au cadmium ?
De manière générale, varier son alimentation permet de limiter son exposition Toutefois, selon l’Agence, il faut agir à la source, en particulier au niveau des matières fertilisantes en partie à l’origine de l’augmentation de la concentration en cadmium dans les sols et, in fine de sa teneur dans les aliments. À cet effet, l’Agence avait proposé de nouvelles valeurs seuils afin de d‘éviter la survenue d’effets sanitaires et de mieux protéger les consommateurs comme les travailleurs.
C’est pourquoi l’ANSES a établi une valeur toxicologique de référence, a recommandé des limites de quantité de cadmium dans les fertilisants(<2 g/ha/an), et une teneur maximale en cadmium dans les aliments (par exemple dans les algues alimentaires).Elle est par ailleurs très impliquée dans l’amélioration de la surveillance de la contamination de la chaîne alimentaire.
Concernant les antidotes, aucun traitement ne semble être retenu, pour l’instant, cependant des approches adjuvantes avec Zn, Se, vitamine C et E, NAC (N acétyl cystéine) sont étudiées pour limiter le stress oxydatif. Or, Le zinc et le cadmium utilisent des transporteurs communs pour franchir la barrière digestive, un apport suffisant en zinc pourrait réduire l’entrée du cadmium dans l’organisme.
