A propos du Coronavirus : Les épidémies et les huiles essentielles
  • 12/03/2020 14:56

Dr Pierre Olivier-Tauxe Lausanne

"La mort a une façon à elle de harceler la victoire, et elle fait suivre la gloire par la peste. Le typhus est une annexe du triomphe."  Victor Hugo – Les Misérables

La peste noire s’avance dans le monde post-moderne, propulsée par l’économie gargantuesque de l’Empire du Milieu, tel un monstre dévorant ses propres enfants devenus obèses et gavés de mondialisation.

Alors allons-nous tous mourir de ce virus chinois couronné ? Mourir ? Oui, certainement, comme tous les êtres vivants de notre planète bleue ! Mais très probablement pas à cause du virus en question, virus de la famille de ceux qui provoquent les rhumes !

Le taux de mortalité de ce virus apparait plus élevé qu’il n’est réellement car les tests sont effectués principalement sur des malades qui arrivent à l’hôpital, une détection sur la totalité de la population montrerait vraisemblablement un taux de létalité beaucoup plus faible du fait du grand nombre de patients contaminés non testés par manque de tests ou asymptomatiques. La situation en Chine est difficile à évaluer, il est quasiment impossible d’en avoir une idée précise à cause des censures dictatoriales de la presse et de tous les médias. Reste que le virus est assez contagieux et qu’une frange de la population développe des cas sévères nécessitant le recours à des aides respiratoires. Pour gérer les carences en matériels sanitaires (masques, tests, aides respiratoires …) il est important de suivre avec rigueur les mesures de confinement et d’hygiène ordonnées par les Autorités dont le but est que le nombre de cas sévères ne sature pas les moyens hospitaliers en hommes et matériel.

Cette épidémie très médiatisée nous donne l’occasion de nous souvenir, d’une part, de notre inéluctable finitude individuelle, et, d’autre part, des limites de la mondialisation outrancière et tonitruante qui a commencé dans les années 80. Pour que le nouveau monde qui s’offre à nous puisse fleurir et parfumer la vie, il serait souhaitable de renouveler nos paradigmes éculés.

Les huiles essentielles, "récemment" obtenues par la distillation à la vapeur d’eau des plantes aromatiques par Avicenne, il y a mille ans, accompagnent l’humain lors des grandes épidémies. Dans un article sur l’histoire des parfums, Annick Le Guérer raconte qu’en temps de peste, les parfumeurs rétribués par les villes désinfectaient, à l’aide de "fumigations aromatiques", les maisons et les rues contaminées. En effet, les huiles essentielles, par leurs propriétés désinfectantes, permettent d’éliminer autant les virus et les champignons que les bactéries pathogènes. De plus, l’emploi régulier des huiles essentielles en onction cutanée nous fait bénéficier de leurs propriétés immunostimulantes. C’est ainsi que nous les employons sur nos patients de tout âge depuis plus de trente ans. Ces éléments de prévention nous rappellent l’importance du terrain dans le développement des maladies en général mais aussi dans celui des infections en particulier.

"Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout"[1], aurait dit Pasteur sur son lit de mort. Malheureusement, la science n’a gardé de Pasteur que ses recherches sur les germes et non cette phrase lumineuse par laquelle il reconnaît son erreur. Depuis le début du 19e siècle, rien n’a changé dans notre mécompréhension du système immunitaire. La médecine chasse les germes comme un poisson qui tenterait d’éradiquer les vagues de la mer. Je ne parle pas, bien sûr, de l’hygiène chirurgicale qui recouvre un cas très particulier et nécessaire d’asepsie temporaire.

Marc-André Sélosse[2] nous démontre que notre corps a besoin des virus, des bactéries et des champignons pour vivre tout autant qu’il a besoin d’air, d’eau et de nourriture. Le succès mérité des boissons et des aliments probiotiques en général et de la lactofermentation chère à Marie-Claire Frédéric[3] en particulier montrent l’importance vitale des germes de notre microbiote intestinal et des micro-organismes qui nous entourent.

Dans la pratique de l’aromathérapie, tout se passe comme si, les huiles essentielles, ces amies odorantes du règne végétal, éloignaient les germes potentiellement pathogènes tout en conservant ceux qui nous sont bénéfiques. Dans notre expérience, l’action quotidienne de se masser avec un mélange d’huiles essentielles protège très efficacement contre les miasmes délétères de la modernitude tout autant que lors de contact à risque avec des microbes saisonniers. Selon l’état de l’épiderme qui va dépendre d’une alimentation correcte en acides gras polyinsaturés longue chaîne d’origine animale de la famille des Oméga 3 et en acides aminés essentiels rarement présents en suffisance dans les sources végétales, nous allons appliquer le mélange d’huiles essentielles pures sur la peau. En cas de doute sur le support cutané et face à une éventuelle sensibilité accrue, il est possible de diluer les huiles essentielles dans une huile végétale qui modérera leurs ardeurs mais qui laissera un dépôt gras pas forcément confortable à la surface de la peau. Dans le domaine de la prévention, le dosage des huiles essentielles en action externe est d’une goutte pour deux kilos de poids corporel en une application quotidienne. Il est sage de commencer sous la plante des pieds pour pouvoir observer les réactions cutanées et jauger la tolérance de l’entourage à ces nouvelles odeurs. Une application par jour durant tout l’hiver ou pendant les périodes d’épidémies microbienne et médiatique semble raisonnable.

Le dernier carré des très nombreuses huiles essentielles qui se qualifieraient haut la main pour cette course à l’immunité pourrait être :

  1. Eucalyptus citronné (appelé maintenant Corymbia citriodora pour embêter tout le monde) dont le contenu en aldéhydes monoterpéniques, citronellal, lui confère une très forte action immunostimulante et anti-infectieuse aussi dans les cas de virus.
  2. Géranium rosat (Pelargonium asperum) dont la richesse en alcools monoterpéniques, citronellol et géraniol entre autres, font de lui le fer de lance de la lutte contre les infections.
  3. Ravensare aromatique vrai (Ravensara aromatica Sonnerat ou Agatophyllum aromatica P. Sonnerat), une merveille de Madagascar fortement antivirale, généreuse en monoterpènes et sesquiterpènes, qu’il ne faut pas confondre avec le Ravintsara (Cinnamomun camphora) dont la trop forte concentration en 1-8 cinéol (eucalyptol) peut irriter les muqueuses.
  4. Sapin baumier (Abies balsamea), un trésor antiseptique, débordant de monoterpènes anti-inflammatoires, qui nous aide à guérir la fatigue inhérente à la vie mondaine actuelle.

En conclusion, dans un contexte d’épidémie, à côté des mesures requises par les Autorités sanitaires, nous suggérons de stimuler l’immunité par un mélange d’huiles essentielles en usage externe, une préparation qui sera bien plus utile sur les mains que ces mixtures chimiques et alcooliques qui abîment la peau et tuent tous les microbes, y compris les bénéfiques. L’utilisation de ces bombes microbicides font que, lorsque l’effet du désinfectant s’estompe, c’est-à-dire très vite, les microbes pathogènes trouvent la place libre et s’y installent. D’autre part, en plus des frictions régulières aux huiles essentielles, nous recommandons également, cela coule de source, une alimentation de qualité et aussi une hygiène émotionnelle : se gaver des médias mainstream peut être bien plus néfaste qu’un virus mutant…

 

[1] Pour en finir avec Pasteur, Dr Eric Ancelet, Ed. Marco Pietteur

[2] Marc-André Sélosse – Jamais seul – éditions Actes Sud

[3]https://nicrunicuit.com/ et tous les livres de Marie-Claire Frédéric y compris le dernier en date : Pourri – éditions Les ateliers d'Argol