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Je suis très heureux de faire un point sur le XVIème Colloque Européen de Phyto-aromathérapie de Besançon, qui s’est déroulé le 26 juin 2016, dans un climat à la fois studieux et convivial, comme à l’accoutumée. La veille, la traditionnelle sortie botanique et touristique a permis de découvrir cette belle région de Franche-Comté, avec la source du Lison, complétée d’une dégustation de nos richesses viticoles.
Notre colloque est organisé tous les deux ans, de façon conjointe par :
Nous remercions aussi les laboratoires exposants qui nous soutiennent et nous sont fidèles, certains depuis de nombreuses années.
Le thème choisi cette année est particulièrement actuel : « Comment mieux maîtriser l’antibiothérapie ». Cette question reste malheureusement d’une actualité brûlante depuis des décennies. En effet, les années passent, et le problème de la surconsommation persiste, avec tous les problèmes liés à l’excès d’usage, autant dans le traitement des pathologies humaines, que dans l’alimentation animale.
En France, plus de 150 000 patients contractent ainsi chaque année une infection par un germe multi-résistant et environ 10 % en meurent, selon l’étude Burden BMR publiée en 2015 par l'Institut de veille sanitaire (InVS).
Les médecins européens et en particulier français restent de gros prescripteurs d’antibiotiques. La raison en est simple : même convaincus, nos confrères ne disposent pas d’autres possibilités en première intention, en tout cas ils n’en connaissent pas.
Il est donc important de former les jeunes générations à des alternatives thérapeutiques, surtout aux immenses possibilités fournies par les molécules naturelles présentes dans les plantes médicinales, dont le maniement reste similaire à celui des médicaments, en matière de principe actif, de mode d’action, de dosage, d’interactions éventuelles.
Notre discipline de Phyto-aromathérapie dispose en effet de plus en plus de preuves d’efficacité :
Mais aussi en permettant une meilleure efficacité de l’antibiothérapie lorsqu’elle est nécessaire :
par une action de détersion des foyers infectieux, par effet anti-inflammatoire, par effet détoxifiant, par effet de protection tissulaire,
par destruction directe des membranes bactériennes.
Nous disposons aussi de nombreuses preuves d’efficacité de l’association avec les antibiotiques pour combattre les résistances, ce que les cliniciens observaient régulièrement sans pouvoir toujours l’expliquer.
Des molécules présentes dans les huiles essentielles, alcools monoterpéniques comme l’alpha-terpinéol, le géraniol, le menthol, des molécules de la famille des phénols,
Mais aussi des molécules non aromatiques comme la berbérine et la plumbagine, le magnolol, la silybine, inhibent les mécanismes qui permettent aux bactéries d’éliminer les antibiotiques grâce à des transporteurs membranaires, nommés pompes d’efflux.
Ce ne sont pas les seuls modes d’action de synergie avec les antibiotiques, et cette recherche est en plein essor dans les laboratoires du monde entier.
Cette journée a apporté aux participants autant de satisfactions intellectuelles que de propositions thérapeutiques utiles, et nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous en 2018 !
Danielle Roux