N° 70 Sept/Oct 2012
  • 2012-09-30

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Je voudrais tout d’abord, rendre hommage à un grand Monsieur, le Dr Max Tétau qui vient de nous quitter. J’avais déjeuné avec lui et son épouse, avenue Victor Hugo, il y a quelques années et j’avais été impressionné par sa curiosité et sa volonté de faire avancer ces médecines qui nous passionnent. Il avait été très éprouvé ces dernières années par la mort de son fils. Je veux faire part ici de ma tristesse à ses proches et son épouse en particulier.

Homéopathe, membre fondateur et autorité morale du Syndicat de la Médecine homéopathique, à l’origine de la gemmothérapie en France, Directeur du laboratoire Dolisos, enseignant remarquable, il s’intéressait aussi à la phytothérapie et nous laissera de nombreux ouvrages incontournables.

À propos d’homéopathie vous trouverez un article synthétique sur la vie d’Hahnemann écrit par une personne qui nous offre une des rares biographies en français de celui-ci, certes romancée mais très bien documentée par un recours aux lettres et documents originaux en allemand.

L’essentiel de ce numéro de rentrée porte sur la prise en charge des maladies métaboliques dans un contexte où les statines déjà objet de controverses viennent d’être violemment contestées par le professeur Even qui les jugent inutiles. Dans ce contexte anxiogène, Il faut raison gardée mais on ne peut qu’encourager les praticiens et les patients à envisager d’autres traitements de substitution. Je vous propose de découvrir un travail très complet sur la levure de riz rouge commercialisée par de nombreux laboratoires. Les solutions éventuelles entraînant comme toujours leur cortège de questions : quel produit choisir, à quel dosage ? Doit-on l’associer au coenzyme Q10 et quels sont les effets indésirables ?

Ce document nous permet en tout cas de mieux cerner ce complément alimentaire très en vogue mais qui nécessite cependant une certaine prudence en particulier en ce qui concerne le suivi du patient qui doit rester médical.

Toujours en lien avec le syndrome métabolique, un travail sur le diabète permet de faire le point sur cette pathologie multifactorielle dont les complications sont à redouter et les recherches très nombreuses.

Des travaux récents publiés dans Diabetes montrent que les cellules adipeuses des obèses produisent des leucotriènes favorisant l’inflammation et la résistance à l’insuline. Serait-ce une cible potentielle pour lutter contre l’inflammation associée au diabète et à l’obésité ? La phytothérapie associée à l’oligothérapie vont pouvoir stabiliser vos patients de plus en plus jeunes. Nous savons en effet que les changements alimentaires pratiqués par nos jeunes générations vont peut-être malheureusement inverser les courbes d’espérance de vie !

Toujours lié au syndrome métabolique, un article très actuel mais clairement en lien : le microbiote intestinal et l’obésité. Nous savons que ces germes jouent un rôle fondamental dans la dégradation des plantes à fibre non résorbables mais aussi dans la modulation immunitaire et le syndrome de l’intestin irritable et perméable. Aujourd’hui nous découvrons son implication dans le diabète type 2 et l’obésité. Quels sont les germes responsables et comment peut-on modifier qualitativement et quantativement notre flore. Ce travail très complet devrait répondre à vos questions.

Toujours dans le même domaine une nouvelle étude publiée dans Plos One indique que la consommation de fraises permettrait de prévenir des pathologies comme le diabète type 2, l’obésité, la maladie d’Alzheimer ou certains cancers. En effet la fraise est très riche en flavonoïdes et en particulier en fisétine que l’on trouve en quantité beaucoup plus importante que dans les autres fruits et légumes. 2 équipes de chercheurs américaines (Chicago Health

Aging Project et Laboratoire de Neurologie cellulaire de San Diego) ont montré que la glycation des protéines associées au diabète et ses complications provoque une inflammation et un stress oxydatif. La fisétine consommée en quantité suffisante améliorerait l’espérance de vie des patients s’ils consommaient 37 fraises par jour ! Nous sommes bien loin des 5 fruits et légumes frais recommandés.

L’article suivant est émouvant, il nous liste les prescriptions pour la plupart à base de plantes données par 2 grands personnages Celse et Scribonius Largus au premier siècle de notre ère pour traiter la sphère bucco-dentaire. Certaines sont encore suivies de nos jours.

Enfin pour terminer un petit article sur le problème posé la variabilité des plantes en fonction des terrains, du climat, des comportements humains… qui met en perspective le devoir de gestion durable des ressources naturelles. Bonne rentrée à tous, et en pleine forme.

Danielle Roux, Rédactrice en Chef

Sommaire
EDITORIAL Danielle Roux p4
RECHERCHE
La levure de riz rouge : une alternative aux statines ? p5
Dr Bertrand Calichiama, Paris, Dr Pierre Champy, MdC Université Paris Sud, Dr Sabrina
Boutefnouchet, MdC Université Paris René Descartes
MICRONUTRITION
Rôle du microbiote intestinal dans l'obésité p10
Dr Francine Solmon-Planchat, Besançon
DIABÉTOLOGIE
Une approche multivariée et multicritères dans l’accompagnement médical d'un diabétique p17
Dr Eric Kiener, Château d’Oex, Suisse
HISTORIQUE
La phytothérapie bucco-dentaire selon Celse et Scribonius Largus p24
Joëlle Jouanna-Bouchet, Nancy, Dr Xavier Riaud, Saint-Herblain
HOMÉOPATHIE
La passion de guérir - Docteur Hahnemann - 1755-1843 p26
Colette Lesens, Lille
PHYTOTHÉRAPIE
Variabilité de la teneur en principes actifs des plantes utilisées en phytothérapie : application aux iridoïdes de l’harpagophytum p28
Dr Jacques Pothier, pharmacien, Tours